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Les violences contre les femmes sont l’affaire de tous

17 Novembre 2023
Les violences contre les femmes sont l’affaire de tous

Les violences contre les femmes sont l’affaire de tous !

A l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes, PAUL s’engage en soutenant une campagne inédite de prévention contre les violences intra-familiales initiée par les Cadets du Nord de la Gendarmerie Nationale. Leur idée ? Communiquer les contacts d’aide aux victimes directement dans nos boulangeries afin de les faire connaitre du plus grand nombre. Une initiative qui nous a immédiatement convaincus et que nous avons choisi de diffuser nationalement car la lutte contre ces violences nous concerne toutes et tous. C’est la conviction de la Colonelle Dorothée Cloître, référente nationale « violences intra-familiales » au sein de la Gendarmerie Nationale que nous avons pu rencontrer à cette occasion.

En introduction, pouvez-vous nous expliquer le rôle de la Référente Nationale « VIF » ? quelles sont vos missions ? vos actions ? 

Mon poste a été créé en 2021 avec pour mission d’assurer le déploiement et le suivi des mesures du Grenelle des violences conjugales au sein de la gendarmerie et de les renforcer le cas échéant. Je suis donc directement attachée au service du directeur général de la gendarmerie nationale et je suis la courroie de transmission entre les directives politiques et les unités de terrain de la gendarmerie sur tous les sujets touchant aux violences intrafamiliales, violences sexuelles et sexistes, violences sur mineurs.

Je travaille en étroite collaboration avec nos partenaires institutionnels (ministère de la justice, ministère à l’égalité femmes hommes…) et les acteurs engagés sur ces sujets comme les associations d’aide aux victimes, les associations qui développent des solutions innovantes ou les entreprises qui, comme PAUL, souhaitent s’engager.

Pour donner quelques exemples, je participe au groupe de travail interministériel souhaité par la Première ministre pour mener une réflexion sur la « pornocriminalité », récemment dénoncée dans un rapport du Haut Comité à l’Égalité. Je travaille également à la mise à jour des supports de formation sur les violences conjugales au profit des gendarmes. Je participe aussi de manière périodique aux instances nationales de suivi des ordonnances de protection ou des bracelets anti-rapprochement. En de manière transverse, je contribue évidemment à promouvoir l’action de la gendarmerie dans ce domaine sensible.

Que peut-on dire des violences faites aux femmes en cette fin 2023 ? Peut-on parler d’une évolution ? d’un bilan ?

Nous pouvons tout à la fois faire un bilan des actions menées par la gendarmerie pour toujours mieux prendre en compte les victimes, mener ces enquêtes difficiles et accompagner les protagonistes pour empêcher la récidive. Forts de ces améliorations, nous pouvons également continuer à réfléchir pour progresser encore.

Tous les jours, les gendarmes interviennent en moyenne 335 pour des violences intrafamiliales. Cette intervention peut être à l’initiative des personnes impliquées, auteur ou victime, ou à la suite de signalement de témoins ou du voisinage. Dans ces cas sensibles, la formation en matière d’intervention professionnelle et de violences intrafamiliales permettra aux gendarmes de correctement prendre en compte une situation complexe voire dangereuse, parfois sur fond de difficultés sociales, d’alcool et/ou de drogue et de réaliser les actes indispensables à la sécurité et à l’enquête à venir. La formation est un levier essentiel pour garantir une  sécurité maximale des gendarmes et une prise en compte adaptée des victimes de violences intrafamiliales qui ne sont pas des victimes comme les autres. En effet, leur vulnérabilité physique et psychologique, leur détresse, l’écoute particulière et l’accompagnement dont elles ont besoin requièrent une approche dédiée.
Un autre enjeu majeur concernant ce contentieux est la dénonciation des faits. Pour libérer cette parole, la gendarmerie développe une démarche pro-active. Par exemple, depuis 2018, la plateforme nationale d'aide aux victimes permet aux victimes d’entrer en contact anonymement par « tchat » avec un gendarme pour signaler des faits de violences sexuelles et sexistes, de violences conjugales, de discrimination et toutes les formes de haine, notamment de cyberharcèlement. La plateforme est accessible à l’usager depuis les sites internet service-public.fr, Masecurite.fr ou arretonslesviolences.gouf.fr. L’objectif est d’orienter la victime dans ses démarches, de la rassurer et de faciliter son accueil dans les unités de gendarmerie. Une autre évolution majeure qui va s'accélérer est le recueil de plainte à domicile ou à celui d’un tiers, à la permanence d’une association, au bureau de la mairie laissé à disposition des gendarmes, en tous lieux où la victime le souhaite...  Dans cet esprit, des conventions de partenariat entre la gendarmerie, les établissements de santé et les parquets sont établies, permettant aux victimes de déposer plainte dans les structures hospitalières. Un local dédié est mis à disposition afin que la victime puisse être entendue en toute confidentialité. 
Aujourd’hui, un dispositif global et cohérent a été construit pour protéger les victimes de violences conjugales dès que les faits sont connus des gendarmes. Ces derniers y ont été particulièrement sensibilisés, qu’ils soient primo-intervenants, à l’accueil, à la prise de plainte ou dans les unités spécialisées comme les Maisons de protection des familles présentes dans tous les départements métropolitains et territoires ultra-marins.

Dans ce contexte, quels sont les rôles spécifiques de l’application « Ma sécurité » mise à disposition par la Gendarmerie Nationale et du numéro 3919 « Solidarité Femmes » ? En quoi chacun de ces contacts peut aider les personnes victimes ou témoins de violences intra-familiales ?

Grâce à cette démarche pro-active, détaillée plus haut, nous contribuons à la fois à la libération de la parole et à sa prise en compte concrète par l’ouverture systématique d’une enquête judiciaire lorsque nous avons connaissance des faits. Mais en amont, et comme c’est fréquemment le cas, les victimes ont besoin d’être informées, accompagnées, et rassurées pour pouvoir aller au bout des démarches qui vont leur permettre de s’extraire de ces situations conjugales violentes. C’est le rôle des associations comme la Fédération nationale Solidarité Femmes qui gère le 3919. Il est facile de comprendre que la victime ou son entourage soient parfois désemparés. Les échanges avec les intervenants du 3919 permettent de conscientiser les victimes et les témoins, d’objectiver les faits, d’accepter d’entreprendre des démarches, notamment judiciaires. Ces dispositifs se complètent.

Ce sont les Cadets du Nord de la Gendarmerie Nationale qui ont eu l’idée de contacter les boulangeries PAUL pour cette action de sensibilisation. Qu’attendez-vous de ce partenariat plutôt original ? 

Ce partenariat renforce les actions de prévention et de sensibilisation que nous menons quotidiennement. C’est une mise en lumière supplémentaire sur la priorité que nous accordons à cette politique publique. N’oublions pas que dans cette lutte contre les violences conjugales, les gendarmes sont aux avants postes. Mais pour assurer cette mission et garantir la sécurité jusque dans la sphère privée, l’implication de tous les acteurs est indispensable y compris celle des entreprises. PAUL est fréquenté quotidiennement par des milliers de clients, de tous âges, de tous milieux, dans toute la France et notamment par beaucoup de femmes. Pouvoir apporter ces informations au cœur de leur quotidien est une manière originale de leur faire connaître les moyens d’accompagnement à leur disposition. C’est ce que symbolise l’initiative des cadets et ce partenariat : une mobilisation générale autour d’un même mot d’ordre.

Le 25 novembre a lieu la Journée Internationale contre la violence à l’égard des femmes. Quel est le message spécifique de cette édition 2023 ? 

Des avancées indéniables ont été réalisées dans la lutte contre les violences faites aux femmes en France. Mais le combat continue. A mon sens, c’est le message qu’il convient de porter : louons les acquis mais restons vigilants et exigeants.

A l’occasion de la Journée Internationale de Lutte contre les Violences faites aux femmes, PAUL mettra en lumière les contacts de la Fédération nationale SOLIDARITE FEMMES (3919) et de l’application MA SECURITE au travers de 400 000 packagings dans toute la France. Ces messages de prévention seront également communiqués sur nos écrans en magasin et via nos réseaux sociaux pour l’occasion.